La construction d’un plan d’activité et d’un portefeuille projets annuel permet à toutes les parties d’une organisation (dirigeant, collaborateurs, investisseurs, fournisseurs) de se projeter dans l’avenir. Mais l’évolution de l’environnement des entreprises les oblige aussi à compter avec d’autres temporalités et à modifier leur stratégie et leurs objectifs à des rythmes variables. Or, il arrive que certains projets se révèlent irréalisables parce qu’ils demandaient à l’entreprise d’opérer des ajustements ponctuels en matière de ressources humaines, informatiques ou de matières premières qu’elle n’a pas su anticiper.
La mise en place d’outils de gestion des capacités ou capacity planning constitue une solution efficace pour prévenir de tels échecs. Focus sur un dispositif aux enjeux stratégiques et économiques fondamentaux pour la pérennité de l’entreprise.
Il est indispensable pour l’entreprise d’aligner ses ressources et ses capacités de production sur la demande. Faute de quoi ses concurrents draineront rapidement les clients insatisfaits mais aussi les collaborateurs compétents. Elle doit donc pouvoir disposer en temps réel des ressources humaines dédiées pour pouvoir réaliser ses projets (compétences, renfort, recours à des prestataires extérieurs). Elle doit également pouvoir s’appuyer de façon optimale sur ses ressources informatiques (capacité de stockage, mémoire, CPU, etc.). L’entreprise affiche donc désormais un besoin de prédiction auquel les outils de capacity planning peuvent répondre.
Appliquer le capacity planning au Système d’Information
La gestion des capacités peut être appliquée à l’ensemble des ressources de l’entreprise mais aussi à un département spécifique, à savoir la production, les ressources humaines ou la Direction des Systèmes d’Information (DSI). C’est d’ailleurs dans ce secteur que le capacity planning est utilisé en priorité. Ce dispositif vise à garantir la capacité du service et de l’infrastructure informatique à soutenir les objectifs de l’entreprise dans la continuité et de manière rentable.
Enjeux et avantages de la gestion de capacités
Retard sur la chaîne de production, insatisfaction client, perte des sessions en cours : un besoin en capacité sous-évalué conduit à une dégradation de la performance, voire à une interruption de service. A l’inverse, surdimensionner un environnement informatique entraîne un gaspillage des ressources.
L’optimisation d’un parc informatique à travers l’intégration d’un monitoring préventif représente d’abord un enjeu stratégique. En surveillant des métriques spécifiques comme l’utilisation CPU, la consommation mémoire, ou encore l’utilisation de l’espace disque, le capacity planning est conçu pour détecter des risques d’indisponibilité de service du SI. Du fait de la limite d’usage d’un service informatique ou de la vulnérabilité aux cyberattaques.
De plus, la mise en place du capacity planning représente un enjeu économique majeur pour l’entreprise. En effet, la gestion de capacités permet d’anticiper les charges qui seront exercées sur l’infrastructure SI, de corréler le dimensionnement des équipements et les besoins métiers, d’adapter les équipements en prévision des nouveaux services à délivrer, et des objectifs marketing à atteindre, de maîtriser les coûts en agissant à titre préventif et enfin de contribuer à améliorer la qualité de service et la disponibilité des applications.
Quels outils de capacity planning choisir ?
Les outils de supervision sont légion sur le marché. Aux logiciels de virtualisation de serveurs développés par des éditeurs comme VMware, chez Cowigo, nous privilégions des solutions libres comme Grafana ou Telegraf. Ces outils recueillent des données, illustrent par des graphes et quantifient par des statistiques les ressources utilisées de façon continue ou à certaines périodes de la journée. Le gestionnaire du parc informatique visualise ainsi l’état de santé du système, détermine le point de saturation et anticipe l’achat de nouvelles machines ou l’approvisionnement de nouvelles ressources. Et évite ainsi les goulets d’étranglement qui dégradent l’efficience d’un site web, d’une base de données ou d’un système.
Les impacts culturels du capacity planning
La mise en place du capacity planning donne à la DSI une vision d’ensemble des ressources humaines et des activités gérées par le SI, sous la forme d’un dashboard. Les collaborateurs peuvent cependant se montrer réticents à l’installation d’un tel processus. Dans la mesure où il leur demande de se montrer totalement transparents sur leurs activités au quotidien, ils peuvent considérer la gestion de capacités comme une forme d’ingérence. Pourtant, le capacity planning se révèle un outil parfait pour faire reconnaître et mieux valoriser une surcharge de travail ou même pour l’anticiper avec sérénité. L’entreprise aura donc tout intérêt à réfléchir à une stratégie d’accompagnement pour que ce changement s’enracine avec profit dans les pratiques professionnelles.